L’A.A.L.M.I. De Fes octroie 45 bourses à des élèves des classes prepa du Lycée Moulay Idriss
Fés // SawtFesElbadil
Dans le cadre de ses activités culturelles, l’Association des Anciens du Lycée Moulay Idriss a organisé le Samedi 17 Février 2O24, une riche manifestation éclectique alliant avec bonheur art, sociologie, pédagogie et œuvre sociale
Dans son allocution introductive, M. Najib Zerouali Ouariti, Président de l’Association, a mis l’accent sur la relation art, technologie et dimension humaine dans un monde contemporain en pleine évolution où la déformation de la culture est de plus en plus perceptible, la perte des valeurs de plus en plus criarde et les rôles de l’école souvent bousculés. Bref, un monde où l’un des enjeux majeurs est la gestion des incertitudes
- Zerouali a relevé, par ailleurs, la déferlante actuelle que constitue l’intelligence artificielle (IA) avec l’impact grandissant qu’elle génère sur les plans juridique, éthique et relationnel. Il a en outre mis en exergue le rôle de l’art en général et des arts plastiques en particulier en tant que formes expressives diversifiées des sentiments humains et leur traduction en œuvres artistiques
Dans son intervention, fort édifiante, intitulée : « Les conséquences
de l’invention de la photographie sur la peinture » M. Afif Bennani, artiste-peintre de renom, a rappelé les différentes étapes de l’évolution historique de l’art pictural, notamment au 18ème siècle, au moment de l’invention de la photographie. En effet, cette invention a eu des répercussions notables aussi bien sur le processus d’exposition des œuvres, les revenus des artistes que sur leur manière d’exercer leur talent. Ainsi, forts de l’adage que« la bataille se gagne par ceux qui n’abandonnent pas », les artistes, de plus en plus créatifs, s’ingénient à se révéler par l’utilisation des couleurs, de plus en plus variées et expressives, l’adoption de techniques nouvelles, innovantes et suggestives, l’apparition de nouveaux courants et écoles d’expression artistique
Par la suite, M. Afif Bennani a parlé de l’évolution de la peinture marocaine. S’imprégnant à ses débuts par les courants artistiques occidentaux, elle a su se faire connaître et reconnaître à l’échelle internationale notamment grâce aux œuvres de grands maîtres tels Belkahia, Kacimi, Chebâa et autres. Véritable autodidacte, économiste à l’origine, Afif Bennani a su, avec brio, représenter différentes déclinaisons du riche patrimoine marocain
A l’issue de sa brillante présentation, M. Afif Bennani a tenu à offrir à l’Association des Anciens du Lycée Moulay Idriss l’une de ses œuvres avec son certificat d’authenticité
En deuxième volet de cette mémorable après-midi culturelle, M. Noureddine El Hachami Oudghiri, a présenté une magistrale intervention intitulée :
« Quo Vadis ? Essai sur le devenir collectif »
Professeur émérite de l’enseignement supérieur, M. Noureddine El Hachami Oudghiri, est expert en matière de la prévention sociale et environnementale. Il a contribué au management de plusieurs multinationales en Afrique et au Proche Orient et exerce le consulting pour le compte de nombreuses organisations internationales
Optant dans son intervention pour un fil conducteur commun à toutes les préoccupations humaines : la quête du bonheur, M. El Hachami en mis en relief la complexité actuelle caractérisée par les perturbations que connaît le monde dans différents domaines notamment au niveau des sociétés et ce à plusieurs niveaux : économique, sociologique, technologique et politique. D’où la nécessité de repenser nos modèles de pensée et d’investir les fondements de notre humanité pour (re)trouver ce bonheur inclusif qui (re)donnerait du sens à notre condition humaine
Face à une technologie numérique de plus en plus envahissante qui facilite l’acquisition de la connaissance et l’économie du savoir, face aussi au développement vertigineux de l’intelligence artificielle (IA) qui vise à se substituer à l’intelligence humaine, le développement du capital humain est une nécessité vitale et la maîtrise de l’évolution numérique un enjeu majeur
Sur le plan économique, le concept du ruissellement qui favorise les plus riches en réduisant leurs impôts, augmente en fai la fracture nantis/pauvres et remet en cause la mondialisation
Sur le plan social et sociologique, l’enclenchement d’un processus d’inclusion globale est d’une nécessité vitale : le bien vivre ensemble doit se départir de toute exclusion ou marginalisation de quelque nature qu’elle soit. Dans cet esprit, la formation d’un citoyen conscient de ses droits et de ses responsabilités, participant de manière active au développement de sa société est l’élément-clé de l’essor souhaité. Cela doit constituer le rôle primordial de la famille et de l’école qui doivent agir de concert pour l’ancrage des valeurs, l’assise des fondements, la gestion des contraintes et l’assurance de l’encadrement idoine. Dans cette visée, « revisiter notre passé en le contextualisant» constituerait un atout essentiel
Sur le plan politique, l’on assiste à une crise grandissante de la démocratie un peu partout dans le monde et la présence de plus en plus influente des lobbies et des groupes d’intérêt. Bref, la géopolitique est en train de prévaloir sur le droit et « les Etats n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts » conclut M. Noureddine El Hachami Oudghiri
A la suite de cette brillante communication, l’assistance a été conviée au visionnage d’un film institutionnel très réussi sur le Lycée Moulay Idriss
La distribution de 45 bourses, octroyées par l’Association des Anciens du Lycée Moulay Idriss, à des élèves des classes préparatoires aux grandes écoles, a clos cette magnifique et riche manifestation culturelle
M.B.
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